Que cherche à transmettre Jean de la Croix (1542-1591) à travers son œuvre : une doctrine spirituelle une théologie une anthropologie ? Pour Alain Cugno ces poèmes uniques commentés par le poète lui-même sont plutôt « le déploiement d'une expérience humaine d'une vivacité prodigieuse parvenue à la seule universalité qui compte : celle qu'on obtient en s'engageant jusqu'au bout dans une voie singulière ». Or il y a une énigme Jean de la Croix : cette œuvre où domine la première personne n'est à aucun degré autobiographique – contrairement à celle de Thérèse d'Avila l'amie qui a arraché Juan de Yepes à la contemplation pour le convoquer dans son action de réforme de l'ordre du Carmel. « Jean de la Croix ne parle pas de lui jamais affirme Alain Cugno. Il parle d'un être qu'il appelle l'âme et (qui) parcourt un itinéraire initiatique fait d'étapes successives en quatre traités depuis un point de départ qui se trouve dans La Montée du Mont Carmel jusqu'à un point d'arrivée objet de La Vive Flamme d'amour ». C'est ce chemin escarpé que l'auteur nous aide à parcourir en nous mettant en garde à chaque instant contre les interprétations hâtives. Ce faisant il éclaire de façon magistrale ce joyau de la littérature spirituelle universelle